BOAN Immobilier Megève, 60 ans de passion
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BOAN Immobilier Megève, 60 ans de passion au service des Mégevans et des clients du monde entier
Emmanuel BOAN, dirigeant de BOAN Immobilier, revient sur la genèse de son entreprise et nous dévoile sa stratégie sur des décennies.
Dans l’immobilier, tout était à inventer… et tout reste à faire.
Votre père, Pierre Boan, crée sa première agence immobilière à Megève en 1960…
Emmanuel Boan : Mon père, qui travaillait dans l’immobilier depuis dix ans, décide de se mettre à son compte. Il crée la société Boan & Compagnie en 1960, afin de racheter dans la foulée l’agence Panisset. À l’époque, nos bureaux, qui n’excédaient pas 25 mètres carrés avec deux salariés, se trouvaient à l’étage de l’agence actuelle, au cœur du village.
Quel était son cœur d’activité ?
Emmanuel Boan : L’activité portait principalement sur la transaction, la location saisonnière et le syndicat de copropriété. En ce temps-là, les locataires réservaient pour trois mois, été comme hiver. Quant aux compromis de vente, ils se résumaient à deux pages et un simple courrier permettait de s’accorder sur la chose et sur le prix. Et souvent, une poignée de main suffisait à s’engager car le respect de la parole donnée était sacré. Cette époque était très propice aux acquisitions avec un prix au mètre carré de l’ordre de 1 000 francs (environ 150 euros) pour un appartement neuf dans le centre de Megève !
Pierre BOAN
Dans les années 1970, l’entreprise commence à prospérer…
Emmanuel Boan : Mes parents avaient abandonné les activités de syndic et d’assurance, créées entre-temps, pour se recentrer exclusivement sur la transaction et la location de vacances. Bien leur en a pris, puisqu’ils ont pu agrandir les locaux en rachetant l’intégralité de la maison où nous nous trouvons encore aujourd’hui, et ouvrir un bureau à Paris, avenue de l’Opéra, en partenariat avec huit autres confrères des Alpes pour louer des appartements et chalets à la montagne. Ils ont été précurseurs. C’était l‘époque du Plan Neige, les stations de sport d’hiver poussaient comme des champignons, et tout le monde voulait découvrir la montagne.
1980, une page se tourne.
Vous reprenez les rennes de l’entreprise familiale ?
Emmanuel Boan : À la demande de nos parents, ma soeur, et moi-même alors ingénieur hydraulicien, sommes revenus à Megève pour leur succéder et devenir associés de l’entreprise familiale. Je gère les transactions, et Catherine les locations, mais la France est en crise et Megève en perte de vitesse.
Les ventes s’en ressentent. Un an plus tard, nous décidons de nous informatiser pour optimiser la gestion des locations de vacances (cf. Boan sera la deuxième agence immobilière de montagne à se doter de moyens informatiques après celle de Val d’Isère), puis en 1984 de faire de la promotion et de créer une deuxième agence immobilière sur le secteur de Rochebrune.
Le temps de développer l’agence et de créer de nouveaux services ?
Emmanuel Boan : En 1985, devenu gérant de la société, j’ai entrepris de nous développer en proposant de nouveaux services comme la gérance locative et le syndic de copropriété dès 1987.
En 1986, vous enregistrez une année record ?
Emmanuel Boan : Après quelques années de vaches maigres, les prix de vente sont revus très nettement à la baisse et tout à coup, du fait du changement de gouvernement, la demande explose. Nous réaliserons alors 110 transactions sur un an.
En 1995, Boan Immobilier s’offre une troisième agence.
À Megève toujours ?
Emmanuel Boan : La concurrence s’accentuant, nous avons racheté l’agence immobilière du Mont d’Arbois – là où se trouvent les plus beaux produits –, à la famille Edmond de Rothschild, de sorte à mailler la station et à être présents dans les secteurs très prisés. Une période faste, que l’on doit en partie à la création des Fermes de Marie par Jocelyne et Jean-Louis Sibuet, qui vont inventer un nouvel art de vivre à la montagne et entraîner une dynamique à l’échelon de la station.
Parallèlement, vous choisissez de vous impliquer dans la vie mégevanne
en occupant différentes fonctions à la mairie et à l’office de tourisme ?
Emmanuel Boan : Toujours en 1995, je prends mes premières fonctions de maire-adjoint, poste que j’occuperai pendant treize ans, et de président de l’office de tourisme.
La décennie 1998-2008 marque l’âge d’or de l’immobilier de montagne ?
Emmanuel Boan : Ces années ont été exceptionnelles. Sur ce marché de l’immobilier de montagne très convoité, les prix, qui n’ont jamais été aussi élevés, triplent sur cette période. Il est impossible de répondre à toutes les demandes par manque d’offres.
Depuis, le marché immobilier a sensiblement évolué.
La concurrence s’est-elle exacerbée ?
Emmanuel Boan : Alors que la crise de 2008 a profondément marqué les esprits et le contexte social, le marché repart à la hausse dès 2010, et de nombreux produits haut de gamme se vendent. Ce qui ne manque pas d’attiser la concurrence. Preuve en est, toutes les enseignes d’immobilier de luxe investissent Megève, qui fait figure de poule aux œufs d’or. La station compte désormais une trentaine d’agences immobilières et d’agents indépendants. Mécaniquement, la tension sur les prix s’accélère. Dorénavant, le mètre carré s’établit entre 15 000 et 19 000 euros pour un appartement neuf très bien placé. En l’espace de cinquante ans, les prix ont été multipliés par 100 !
En 2011, vous réalisez néanmoins votre deuxième année record !
Emmanuel Boan : 2010-2011 reste notre plus grosse année record en termes de chiffre d’affaires. Nous réalisons des ventes importantes sur un marché porté par l’offre et la demande.
Qu’en est-il en 2020 ?
Et que pèse le groupe Boan Immobilier ?
Emmanuel Boan : Cette année, Boan Immobilier, qui affiche 2,8 M€ de chiffre d’affaires pour 19 salariés, a réalisé une de ses plus belles années, avec plus de 60 transactions, dont certaines en live sur Zoom (les atouts incontestés de la digitalisation !). Nous enregistrons là notre meilleur exercice en termes de chiffre d’affaires de locations vacances, et la 2ème année en termes de transactions. Et nous ne pouvons que nous en réjouir, compte-tenu de la crise sanitaire à laquelle nous sommes confrontés depuis le 17 mars.
En soixante ans, nous affichons environ 3 000 biens transactés et quelque 60 000 contrats de locations saisonnières.
Boan Immobilier reste l’agence immobilière de Megève, volontairement généraliste et proche de ses clients.
MEGEVE ET SON HISTOIRE
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1920
La baronne Noémie de Rothschild, après avoir fait l’acquisition de plusieurs centaines d’hectares au Mont d’Arbois, y construit le Palace des Neiges, constitué d’un hôtel de luxe et de plusieurs chalets.
Son souhait était de voir Megève concurrencer Saint-Moritz, où se côtoyaient à l’époque toute l’aristocratie internationale et des affaires.
1930
Armand Allard, le créateur de la célèbre maison de luxe AAllard invente le fameux fuseau de ski et fait les heures de gloire de la mode mégevanne.
C’est le skieur de Megève Émile Allais qui demanda à Armand de lui confectionner un fuseau sur-mesure dans son atelier, avec un élastique sous le pied pour bloquer le pantalon dans la chaussure, et taillé dans un tissu extensible pour accompagner les mouvements.
1940
L’agence Panisset (Alpes Immobilières), l’une des premières de Megève, voit le jour sous l’impulsion de Lucien Panisset.
1950
Pierre Boan fait ses premiers pas dans l’immobilier, comme salarié de l’agence Bizeray, après avoir débuté sa carrière comme banquier à la Banque Laydernier.
1960
Sacre d’Adrien Duvillard sénior, élu meilleur skieur mondial en 1960, avant de devenir champion du monde en 1963, 1965 et 1969. Cette vieille famille mégevanne brille sur les podiums depuis plusieurs décennies.
À l’instar d’Henri, le cadet, qui n’a pas dérogé non plus à cette longue tradition, affichant à son palmarès sept victoires et vingt podiums. En 1980, le champion a donné son nom à une marque de prêt-à-porter de vêtements de ski (cédée depuis à l’homme d’affaire Jean-Philippe Caille, mégevan de coeur).
Crédits photos : Emmanuel BOAN, Agence BOAN, TOPS photos, Daniel DURAND, Mairie de Megève